A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

mercredi 23 février 2011

Entrée du canal de Bourgogne à Saint Jean de Losne

Passage d'écluse d'hieret d'aujourd'hui...
© Photos Michelle Guéritey / février 2011

jeudi 17 février 2011

Un peu d’Histoire pour commencer….

Les origines
La Saône, à la fois frontière et voie de communication, a modelé le paysage et contraint l'implantation, sur ses rives, d'un habitat cherchant les lieux inaccessibles à ses crues, jusqu'à ce que l'homme lui-même, lui ait imposé son cours par ses travaux de génie civil. Le mot « Losne » est utilisé dans toute la basse vallée de la Saône, jusqu'à Lyon, pour désigner les lits secondaires de la rivière, plus ou moins marécageux, séparant des terrains dont les plus élevés accueillent, dès l'antiquité, un peuplement celte d'abord, puis gallo-romain, attiré par les possibilités économiques offertes par la rivière.
En face de l’abbaye de Notre-Dame de Losne, fondée dès le VIIe siècle, Saint-Jean-de-Losne se construit peu à peu.

Le Moyen-âge
En juillet 1227, Alix de Vergy, régente de Bourgogne, veuve du Duc Eudes III, accorde «aux habitants de son château de Saint-Jean» une charte de franchise qui constitue l'acte de naissance de la commune de Saint-Jean-de-Losne, confirmée par une seconde charte accordée par son fils, Hugues IV, en juillet 1252.

XVIe et XVIIe siècles
Au début du XVIe siècle, Saint-Jean-de-Losne est le théâtre d'un événement politique important : c'est là que fut signé, le 8 juillet 1522, le traité de neutralité entre les deux Bourgogne («La Paix des Dames») obtenu par Marguerite d'Autriche, garantissant la pérennité du rattachement de la Franche-Comté à l'Empire.
Le pont de bois franchisant la Saône entre Losne et Saint-Jean-de-Losne est construit en 1589.

Le Siège de Saint-Jean-de-Losne demeure un épisode célèbre de la guerre de 30 ans : après l'échec des Français devant Dole, les impériaux, conduits par Gallas, assiègent la ville à partir du 25 octobre 1636. Malgré le bombardement et la brèche ouverte dans les remparts le 30 octobre, les habitants résistent victorieusement jusqu'à ce que les Français, ayant à leur tête le colonel Rantzau, ne viennent enfin, le 2 novembre, prendre à revers les assiégeants déjà considérablement gênés par la crue de la Saône. En reconnaissance de cette "Belle Défense" Louis XIII accorde aux habitants, par lettre patente de décembre 1636, une large exemption d'impôts, renouvelée jusqu'à la Révolution.

Le XVIIIe siècle, la Révolution et l'époque contemporaine
La conquête de la Franche-Comté par Louis XIV, en 1674, enlève à Saint-Jean-de-Losne son rôle militaire les remparts de brique, témoins du siège de 1636, disparaissent au XVIIIe s.
Pendant la Révolution, la ville qui prend le nom de «Belle-Défense» est le chef lieu du district dont dépendent Seurre et Auxonne. Sous l'Empire, Saint-Jean-de-Losne aura encore l'occasion de se distinguer : en 1814, la ville subit le siège des « coalisés » poursuivant les restes de l'armée de Napoléon. Bien qu’elle ait du capituler, l'Empereur, lui accorde la Légion d'Honneur en 1815 pendant les Cent-Jours. Pendant le XIXe siècle, Saint-Jean-de-Losne, chef lieu d’un riche canton agricole tire sa prospérité de l’administration, du commerce, de l’industrie, et de la navigation sur la Saône (batellerie). Située au point de jonction des canaux de Bourgogne et du Rhône au Rhin avec la Saône, la ville aménage un véritable port fluvial en creusant la «gare d'eau» de 1844 à 1853.
Saint-Jean-de-Losne, point central du val de Saône, est aujourd’hui le 2° port français de tourisme fluvial.
Pierre Marie Guéritey

Clair de lune sur la Gare d'eau... © Photo Michelle Guéritey