A mi-chemin entre Dijon et Dole, Saint-Jean-de-Losne n'a pas comme seul titre de gloire d'être une des plus petites communes de France!... Son patrimoine évoque un passé glorieux et prospère. Des manifestations notamment culturelles s'y déroulent, qui méritent d'être découvertes. Il ne suffit pas d'y passer en bateau ou en vélo, il faut s'y arrêter...

mercredi 11 novembre 2015

Monuments aux Morts du canton : Trouhans

Le conseil municipal de Trouhans par délibération du 2 mars 1919 décide « d’élever un monument commémoratif des enfants de la commune morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918 » et vote un crédit de 2000 F, auquels viendront s’ajouter 13127,30 F. recueillis par souscription.
Le comité du monument était ainsi constitué :
« Président : M. Edouard Droin, maire
Trésorier : Chaussier Marcel, conseiller municipal
Secrétaire : Guénot Irénée, instituteur
Membres : les conseillers municipaux, les instituteurs, et MM. Martin Jean-Baptiste, Pauthier Théophile, Mouillon Gabriel, Dejeux Jules, Gavignet Auguste, Mlle de Vesvrotte, Lombard Louis, M. Ernest de Vesvrotte, M.Marchal, M. Naigeon, Defaux Bernard, M. Eaton Marcel, M. Bompy-Deher ».
Le 28 juillet 1921, le monument commandé au sculpteur parisien Ernest Dubois (15 rue Mansart), se compose « d’un socle supportant une pyramide sur la face de laquelle se trouvera « un poilu » statue en haut relief de deux mètres de hauteur, le tout mesurant environ cinq mètres de hauteur, en pierre de Chauvigny.
Ce monument sera exécuté à Paris dans l’atelier de Monsieur Dubois et rendu en gare de Trouhans pour la somme forfaitaire globale de treize mille cent soixante dix francs »
 
Le monument -probablement déjà réalisé par le sculpteur- arrive en gare dans les jours suivants et le 10 août, la municipalité passe un marché de 7056 F. avec Louis Didier, entrepreneur à Saint-Jean-de-Losne pour le transport depuis la gare, le terrassement, la fourniture et la gravure des plaques de marbre, et la pose d’une grille autour du monument.
La réception définitive a lieu le 20 avril 1922. Le coût total de la construction du monument s’élève à 20226 F, couvert par la souscription (13127,30F) et une somme de 7098 F payée par la mairie sur ses fonds disponibles (y compris les 2000 F alloués en 1919).
 
 
L’auteur du monument aux morts de Trouhans, Ernest-Henri Dubois est né le 16 mars 1863 à Dieppe, mort le 30 décembre 1930 à Paris. A l'Ecole des Beaux-Arts de Paris il a été l’élève de Alexandre Falguière et Henri Chapu. Il est aussi l'élève de Jules Chaplain (1839-1909) et d'Antonin Mercié.

Il a exposé régulièrement au Salon de Paris à partir de 1892 et a obtenu de nombreuses distinctions.

Ernest-Henri Dubois a réalisé les monuments aux morts de Dieppe (Saint Maritime, 1925) et Valognes (Manche, 1927). Il est aussi l’auteur des bustes de Sophie et Henri Grangier (Vougeot, Dijon)


 

 
 
 

On peut s’étonner de trouver dans ce village qui comptait 625 habitants en 1921 une œuvre de ce prix et de cette qualité. Le propriétaire du château de Trouhans, Ernest de Vesvrotte, dont le frère, le lieutenant Just de Vesvrotte a été tué le 9 juin 1918, et Alfred Marchal, le patron de la filature, qui employait la moitié de la population active du village ont certainement été les inspirateurs et les principaux financeurs de ce beau monument.


(Archives municipales (avec nos remerciements à Madame Gossens, maire de Trouhans) et ADCO IIO 645-9)
 
© Pierre Marie Guéritey, 2015.
 
 
 



dimanche 8 novembre 2015

Monuments aux Morts du Canton : Brazey-en-Plaine

Comme la plupart des communes, Brazey-en-Plaine a décidé d’honorer les morts de la grande guerre en érigeant un monument commémoratif. Le 23 mars 1919, la municipalité nomme un comité pour ce faire. La nouvelle municipalité issue des élections de décembre 1919 remanie ce comité, placé sous la présidence d’honneur de Maurice Magnin (fils de Joseph Magnin), et dirigé par le nouveau maire René Tissot.
Le Monument aux Morts de Brazey-en-Plaine
La réalisation du monument est confiée à l’Architecte Auguste Drouot (1881-1958), il est d’un dessin très semblable à celui que cet architecte a signé en à 1920 à Gevrey-Chambertin (1920).
Le monument aux Morts de Gevrey-Chambertin
Comme ce dernier, il est orné d’une mosaïque sur une des faces. A Gevrey, la mosaïque dont l’auteur est explicitement désigné sur le monument : “E. Bonnotte peintre”, représente une vendangeuse. A Brazey c’est une paysanne portant un panier de fleurs.

 

 
Gevrey-Chambertin                                     Brazey-en-Plaine
 
Ernest Lucien Bonnotte (1973-1954), est né à Dijon,
« Bonnotte est un Bourguignon lucide et caustique d’une belle vitalité. Après avoir reçu à Dijon l’enseignement de Dameron, il s’inscrit à Paris chez Bonnat et chez Glaize, expose au salon dès 1900, revient à Dijon. Il brosse des paysages aux petites touches denses, pures et curieusement contractées dans les notes graves, des portraits où s’affirme sa technique divisionniste et des esquisses légèrement estompées où s’affirme sa sensibilité aux effets variés de l’atmosphère. »
( Schurr, Gérald et Cabanne, Pierre, Dictionnaire des petits maîtres de la peinture 1820-1920, les éditions de l’amateur, 2008, p. 106-107.)
Le monument de Brazey est surmonté du coq gaulois, Drouot l’a sous-traité à un sculpteur que les documents ne nomment pas…
 
L’endroit où devait être érigé le monument a donné lieu à de nombreuses discussions avant le choix de sa place actuelle.
Un an après sa construction, le monument a été entouré par une grille, dont l’exécution a été aussi confiée à Auguste Drouot.
 
 
 A suivre : le monument aux morts de Trouhans.
 
© documents et texte P.M. Guéritey